OGRES – extrait (contenu mature)

couverture

AVERTISSEMENT

Ce texte comporte des scènes de violence physique, verbale et à caractère pornographique. Il s’adresse à un lectorat mature.

[…] De leur côté la petite nana blonde et le type du début tentent de se faire accepter dans le groupe « l’air de rien » c’est à dire en faisant bien comprendre qu’ils ne viennent pas ici par résignation mais parce qu’ils font la tournée et la nana engage d’ailleurs la dizaine de personnes constituant le cercle en ces termes :
« Hey qu’est-ce que vous faites tout seuls dans votre coin ? »
Et eux de lui répondre d’abord par des regards hostiles puis par des mots, lui indiquant qu’ils lisent le journal en désignant la une de leur quotidien où s’affiche fièrement le mot « VICE » (édition du soir).
Enthousiaste, la petite nana blonde dit qu’elle « adooore » ce journal et tout le monde l’approuve et personne ne semble donc voir d’inconvénient à ce qu’elle s’immisce dans le groupe. Un peu plus tard elle fait une remarque sur la dernière bande-originale de Trent Reznor, la trouvant « un peu trop répétitive », et l’essaim de silhouettes l’accepte définitivement à contrario du type qui l’accompagne et n’a pas encore ouvert la bouche depuis son arrivée mais prend en revanche le temps d’envoyer un SMS à quelqu’un lui disant qu’il se sent dévoré par cette « meute de graphistes et directeurs artistiques en rut » et qu’il veut partir incessamment sous peu pour lui « bouffer le con dans un petit coin tranquille et étroit ». Un petit carillon se fait entendre quelques secondes après qu’il ait appuyé sur « envoyer » et toutes les silhouettes du groupe sortent leurs iPhone d’un même mouvement pour y jeter un œil et toutes sont déçues à l’exception de la petite nana blonde du début qui entrent son code et lit la moitié du SMS avant de se tourner vers le type en haussant les épaules : « Numéro inconnue, sûrement une erreur », et celui-ci s’empresse d’avaler une longue gorgée de son verre puis de faire une grimace en détectant le goût de la noix de coco : « Pauvre connasse, je t’avais dit que je déteste le malibu » mais la petite nana blonde tend l’oreille comme elle n’a pas l’air d’avoir entendu et le type désigne les deux bacs de punch où les lumières de la soirée se reflètent et où un groupe de plusieurs individus est en train de s’abreuver, leurs cous s’étirant par dessus les rangées de gobelets de plastiques éventrés qui en jonchent la périphérie et un peu plus loin l’une des silhouettes, particulièrement assoiffée, s’élance à l’asseau des bacs, bouscule tout le monde et renverse tout le punch en se penchant dessus et personne ne dit rien – le type est très grand et très costaud – et tout le monde est presque certain que la Golf TDI toute noire qui est garée dehors est à lui et le mec est tellement bourré, mais pas assez pour ne pas apprécier l’effet qu’il provoque sur toutes les silhouettes qui ont toutes les yeux fuyant « l’air de rien » concentrés sur lui et il se dit qu’il a bien fait de passer plusieurs heures par semaine dans la salle de musculation et qu’il est « pleinement satisfait » de son Audi A3, et que personne n’ayant bronché pour sa petite bavure il a dû en impressionner plus d’une et va surement ferrer quelque chose ce soir.

— …bref, et j’ai répondu à ces deux gamins de mes couilles. (Le type du début se retourne vers le mec qui vient de hurler à quelques mètres d’eux). « Hey, pourquoi je chercherais de l’herbe ? J’ai de la meph ! » Et ils m’ont regardé genre « Qu’est-ce que c’est ? » tu vois ?
— Et comment va le studio ? Lui demande l’autre silhouette avec laquelle il est en train de s’entretenir. J’ai entendu dire que c’était la merde avec Wolfgang.
— Tu sais ce que c’est ; on lui a laissé carte-blanche dans le numéro cinq… Le cent vingt quatre pistes, les samplers, les synthés… (Il marque une pause, hésite, boit une gorgée de son verre puis s’essuie du pouce le coin de la bouche). Ca fait une semaine que la porte est fermée et qu’on l’a pas revu. Par contre le matin en arrivant on a remarqué que yavait de moins en moins de « Mars » dans la machine à snacks.
L’autre type secoue la tête.
— Putain de Mozart.
— Mouais je suppose qu’il est en train de nous faire un nouveau requiem « à la mode de chez nous » (en français dans le texte). Tu vois le truc ?
L’autre type acquiesce en mâchant un chewing-gum qu’il vient de se rentrer dans le bec puis tourne soudain la tête vers le reste de l’appartement.
— Mais où est-ce qu’ils vont tous ? Pourquoi tout le monde se barre ? Demande un grand type en voyant alors tout le monde se barrer.
— Tout le monde a déjà baisé ?
— Pas moi.
— Ni moi.
— Il y a peut-être plus rien à boire.
— Ca doit être ça. Je vais planquer ma bière sous mon…
Mais le type n’a pas le temps de finir sa phrase comme un autre mec déboule au même moment, lui arrache sa bouteille et la finit cul sec et comme celui-ci est très grand et très costaud, l’autre choisit de prendre ça avec humour : « Oh, ça c’était vraiment pas cool mec ».

Le type du début et la petite nana blonde migrent avec les autres. La porte d’entrée de l’appartement reste ouverte jusqu’à ce qu’il soit entièrement vide ou presque ; il reste bien quelques individus – les plus faibles – que l’on abandonne sur place, le plus souvent à nager dans leur propre vomi. Dehors, l’air est lourd et humide comme c’est un climat tropical humide et que c’est la saison des pluies mais tout le monde est soulagé qu’il ne pleuve pas parce que personne n’a pensé à prendre de quoi se couvrir. Au premier embranchement, la meute de silhouettes se séparent en deux bandes, la première bifurque à droite et s’enfonce dans un petit bois tandis que la seconde poursuit le long d’un chemin en pierrailles au bout duquel se fait entendre une musique binaire et répétitive et lorsqu’ils atteignent enfin le bout une minuscule cahute se dresse devant eux et la musique atteint un niveau tel qu’il devient difficile de s’entendre mais les conversation vont bon train et le type et la petite nana blonde s’engouffrent avec le reste de la bande à l’intérieur. Quelqu’un crache par terre et sa salive est toute blanche puisqu’il est assoiffé. L’intérieur est bondé de monde alors tout le monde est obligé de se serrer les uns contre les autres parce que personne ne veut rester dehors mais les natifs n’en veulent pas aux nouveaux arrivants parce que les nanas qu’ils ont emmené avec eux sont « plus que comestibles » et surtout au moins aussi blondes que les natives. Un type se jette sur le seul canapé libre de la masure et écarte largement les jambes afin de laisser entendre qu’il a de grosses testicules et au fond de l’unique pièce, le groupe qui est en train de jouer au milieu des amplis passe à un autre morceau un peu moins répétitif mais encore plus binaire et le type du début se penche vers la petite nana blonde afin de lui mordre le cou mais remarque au passage qu’elle a un gros suçon et a un mouvement de recul avant de transformer son geste en une flopée de mots incompréhensibles à son oreille.
« Pas souvent. Je déteste les squats » qu’elle lui répond. Un type en marinière se lève au même moment d’un fauteuil décrépit et éventré, mettant à jour un ressort là où il était assis un peu plus tôt, mais qu’il n’a – semble-t-il pas remarqué – et va rejoindre un groupe de silhouettes communiquant par le langage des signes agglutinées autour de l’une des enceintes et dont les oreilles commencent à saigner sans qu’ils aient l’air de s’en apercevoir. Un peu plus loin un type se fait rembarrer par une nana et il envoie aussitôt un SMS à son petit frère pour lui demander si la connexion internet est revenue et pendant ce temps un autre mec est allé se foutre entre les musiciens, au milieu des amplis, et les implore de jouer quelque chose d’un peu moins répétitif et celui qui semble être le leader lui répond qu’ils sont un groupe « d’alternatif » et cela met fin à l’échange. Le type et la petite nana blonde du début suivent le mouvement et cela les conduit à une sorte de coquille de noix en plastique bleu d’environ un mètre cinquante de diamètre et qui en temps normal doit être une piscine pour enfant mais a été transformée ici en open bar et tous les individus s’abreuvent en se penchant par dessus et comme il y en a une sacrée bande, le niveau descend presque à vue d’œil mais les natifs n’en veulent toujours pas aux nouveaux arrivants parce qu’ils ont emmené avec eux un bon contingent de nanas « BAB ». La petite nana blonde demande au type ce que c’est et il lui répond après avoir plongé sa main dedans et léché ses doigts qu’il doit s’agir d’un mélange du genre « Sebkha » à cause de l’arrière goût salé qui n’est en fait que l’arôme de la petite nana blonde mais qu’il ne parvient pas à replacer à cause de sa forte alcoolémie. Sur la rive opposée de ce petit point d’eau, un groupe est attroupé et papote des derniers potins :

— D’après vous il est arrivé quoi aux deux gamins ?
— Bah ! Ils ont pété un câble et ont mis les voiles de chez eux un point c’est tout.
— Les flics devraient pas tarder à leur mettre le grappin dessus je pense. Une gamine et un môme de neuf et cinq ans ça passe pas longtemps inaperçu.
— Rien que de chez moi au métro il doit y avoir une dizaine d’affiches avec leurs têtes dessus.
— Je vous l’ai dit : cette affaire va pas traîner.
— Mais les gosses sont pas nets d’après le journal…
— Sans blague ? Deux mômes qui mettent les voiles de chez eux ? Je vois pas pourquoi ils disent ça…
— Non mais je veux dire : médicalement.
— Médicalement ? Du genre complètement débiles ?
— C’est ce que le journal avait l’air de dire.

La petite nana blonde du début qui a tendu l’oreille à leur conversation demande au type du début ce dont ils sont en train de parler mais celui-ci a entre temps plongé sa tête entière dans le petit bassin et le voyant faire le reste des individus, craignant que le point s’assèche vite, font de même et il y a comme un mouvement de panique où tout le monde se rue vers la coquille de noix en plastique bleu et plusieurs petites nanas blondes finissent dedans et lorsque leurs colorations se mettent à foutre le camp de leurs cheveux trempés elles commencent à gémir et à griffer les gueules de ceux qui les entourent et tentent de s’abreuver. Un bruit sourd se fait alors entendre et l’une des petites nanas blondes portent les doigts à son nez dont un flot de sang se déverse et coule dans le « Sebkha » qui n’en est en réalité pas un mais ce dont tout le monde se fiche car personne ne veut en manquer une goutte. Le point d’eau se pigmente d’abord d’une minuscule rosace rougeâtre qui grandit ensuite et s’étend à la pleine circonférence et les petites nanas blondes ne tardent pas à se faire écraser sous un entortillement de pieds, de mains, de dents et de bites. La coquille de noix se retourne et le fond de « Sebkha » se déverse sur le sol en ciment crasseux et inégal de la masure. Plusieurs silhouettes se jettent à terre pour n’en perdre aucune goutte. Les langues s’assombrissent et n’en ressort que la blancheur immaculée des canines étincelant dans l’obscurité. Tout va ensuite très vite : quelqu’un se prend les pieds dans le barbecue après avoir voulu allumer un mégot et les braises rougeoyantes se dispersent sur un épais tapis en laine dont les mailles saturent de poussières et de détritus variés. Le tapis prend feu et toutes les silhouettes ont un mouvement de recul à la vue des flammes. Puis, les plus intrépides reprennent possession de leurs moyens et beuglent qu’on amène de l’eau. Il ne semble pas y avoir d’eau alors en désespoir de cause chacun s’empare de la bouteille la plus à portée de main et en vide le contenu sur le brasier naissant. La plupart des bouteilles sont au mieux à moitié vide mais le peu d’alcool qu’elles contiennent suffit à attiser les flammes désormais assez hautes pour se propager aux rideaux pendouillant aux tringles à demi accrochés au dessus des orifices béant percés dans les murs et faisant office de fenêtres.
La cahute commence à s’embraser et les musiciens du groupe hurlent en essayant de sortir leur matériel mais comme chacun s’échine à pousser son ampli sans aucune considération pour les autres, nul n’y parvient et tous périssent dans les flammes lorsque la charpente de la cabane, rongée par la succion des flammes, finit par s’effondrer sous les applaudissements des silhouettes qui sont sorties à temps et se découpent, incertaines, à la lisière de la forêt comme une meute d’ombres chinoises. Les cris du chanteur dominent ceux des autres musiciens pendant un long moment et montent crescendo quinte par quinte jusqu’à atteindre une octave dont lui même ne se serait jamais cru capable. Les flammes s’élèvent elles aussi haut dans le ciel, illuminant la nuit de chaudes couleurs, et dépassent même la cime des plus hauts arbres lorsqu’une vive détonation se fait entendre après qu’ait explosé ce qui devait être une bonbonne de gaz et que tous les cris des musiciens se soient tus d’un coup. L’un des fêtards qui à l’aide d’une pierre a calé son iPhone sur un tronc d’arbre coupé peste que le capteur ne soit pas plus sensible et en jetant un œil à l’écran (rétina) tout le monde déplore en effet que la sortie du nouveau modèle ait été repoussée d’une semaine.
Le type du début, ragaillardi par la chaleur, prend alors la petite nana blonde par la main et l’entraîne à la suite d’autres silhouettes qui déjà s’enfoncent dans les bois en quête du reste des convives dont ils s’étaient séparés un peu plus tôt sur le chemin.
Le faible éclat des quelques réverbères épars peine à les suivre, de même que celui des rayons de lune à travers les branches des arbres. Les sons se fondent et il ne reste bientôt plus que le pas étouffé des convives, ainsi que leurs criaillements et jacasseries pour se faire entendre au milieu des bois. La bande avance en file indienne, chacun s’amuse à bousculer celui qui se trouve devant et les nanas blondes (dont certaines le sont à présent beaucoup moins à cause de l’incident de la « Sebkha ») sentent parfois des mâchoires leur mordiller les fesses et certains mecs – dont l’obscurité prête à confusion – aussi mais personne n’en veut à personne car tout le monde est tellement excité et trouve cela tellement excitant que certains sont même obligés de faire une pause excrément derrière un arbre. Quelques uns en profitent pour se masturber en se repassant leurs pornos favoris mais cela fait trouvent tout ceci beaucoup moins excitant et décident de rentrer chez eux en titubant à travers les bois. La plupart se perdent et finissent par tomber de fatigue et un ou deux meurent d’hypothermie, non pas à cause du froid relatif de la nuit mais pour l’avoir achevée dans une mare d’eau (boueuse qui plus est).
Une clairière plus loin la fête se poursuit. De grands feux ont été allumés avec le fond d’essence d’une carcasse de scooter abandonnée dans un fourré et toutes les silhouettes s’en réjouissent jusqu’à ce que l’une d’entre elles pointent du doigt la lisière du bosquet en braillant qu’il a entendu quelque chose. La bande fait volte-face en direction des arbres et tend l’oreille, à l’affût du moindre bruit suspect. Les nanas blondes se placent derrière les grands types qui s’avancent un peu mais pas trop non plus et bandent surtout leurs muscles en bombant le torse. Les buissons s’agitent, des feuilles tombent, des branches sont écartées puis apparaissent lentement, une à une, des bois enténébrés aux lumières vacillantes du bosquet un autre groupe de silhouettes. Celles-ci s’avancent à quatre pates comme des bêtes d’ombre et lorsqu’enfin dévoilées par les feux, les nanas blondes et les types poussent un soupir de soulagement en reconnaissant les convives dont ils s’étaient séparés sur le chemin de la masure. Les deux groupes s’avancent l’un vers l’autre, les premiers surpris de voir arriver les seconds à quatre pattes. L’un d’entre eux explique qu’à force d’errance dans la forêt ils se sont retrouvés dans une grotte où avait lieu une fête avec plein de liqueurs étranges et de substances inconnues mijotant dans un immense chaudron, qu’ils en ont tous pris trois lichettes d’après les recommandations des natifs et que c’est à partir de ce moment là qu’ils ont commencé à marcher à quatre pattes. On les interroge sur les « natifs » de cette soirée et ils répondent qu’il s’agissait d’un tas de bonnes femmes vêtues de longues robes et chapeaux pointus noirs avec des dents en moins et des verrues sur le nez. Ils ajoutent qu’elles n’étaient pas « BAB », loin s’en faut mais que cela n’en a pas empêché quelques uns de glisser le poing sous leurs robes, puis de le retirer aussitôt car leurs culs avaient la texture de l’écorce. Certains des nouveaux arrivants tentent alors de se relever mais en vain car leurs membres supérieurs et inférieurs semblent avoir été soudés à même l’articulation et ils sont donc contraints de poursuivre à quatre pattes. Ereintés, plusieurs natifs profitent de la situation pour s’en faire des mules et malgré les protestation, les hurlements de leurs montures, les chevauchent en file indienne jusqu’au centre de la clairière, où se dresse le feu de camp principal. La carcasse de scooter y a entre temps été jetée et rongés par les flammes les restes de peintures parsemant sa carrosserie fondent et dégoulinent dans l’herbe. La colonne fait halte à hauteur du groupe de petites nanas blondes restées en retrait et les grands types descendent de leurs montures et jetant un œil à leurs montres, quelques mecs se rendent compte qu’il se fait déjà tard et que l’alcool s’insinuant de plus en plus dans leurs corps et âmes il est sans doute plus que l’heure de rentrer dans le vif du sujet et la plupart pensent qu’ils en ont bien gagné le droit étant donné qu’ils ont bien agi et bandé les muscles et bombé les torses et grognés lorsque tout à l’heure les petites nanas blondes se sont senties en danger. Et cela commence lorsque l’un d’entre eux prend l’initiative et quitte le groupe pour se faufiler jusque dans le dos de l’une d’entre elle – isolée des autres – et défait l’agrafe de son soutien-gorge qui tombe aussitôt sans un bruit et c’est sans plus de bruits qu’ils glissent tous les deux au sol, le type pressant la bouche de la fille avec son poing et elle gesticulant dans l’herbe grasse huilée par les soupirs froids et humides de la nuit. Le voyant faire et admirant sa détermination, les autres mecs du groupe font un pas vers le groupe de nanas qui comprenant alors ce qui les attend commencent à ôter leurs fringues d’un air à la fois fébrile et résigné. Les mecs tombent leurs pantalons et brandissent leurs queues, certaines déjà dures comme des barres d’acier, d’autres à demi-molles et il y a ensuite un bref moment d’hésitation où chaque parti se jauge, repérant sa proie ou victime à l’avance. Mais ce sont sans doute les gémissements de la petite nana, un peu plus loin, en prise dans les hautes herbes qui déclenchent la ruée et comme un enchevêtrement de bites, de cuisses, de culs et de mollets s’imposent au décor, les cris de ravissement et de douleur aussi.
Les anciens rois de ces forêts séculaires serrent les poings, tempêtent de ne pas en être, roulent les mécaniques pour faire comme ci de rien n’était, mais leurs racines frémissent de rage et leurs extrémités semblent vouloir palper ces membres en sueurs qui s’étalent à leur pieds, ces seins durs comment le diamant, ces cons en fleurs, ces chevelures qui se déversent sur le sol (tous les arbres sont des mecs), ces bites en mouvement, ces muscles contractées (pas tous hétéros). Et les nanas blondes sentent et entendent le choc de toutes ces paires de couilles frappant de plus belle les peaux tendus de leurs culs ouverts à l’extrême au point de rupture mais toujours parfaitement arrondis et tout ceci : les cris, gémissements et sons étouffés de percussion sont comme autant de tams-tams jaillis de ce rêve d’émeraude, de chants cabalistiques aux sonorités folks d’un clan indéterminé peuplant une jungle impénétrable.

(extrait du roman « OGRES » écrit par Syd Vesper)

© Syd Vesper 2013

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